Se libérer de la nature, n'est-ce pas tomber dans les filets de la société ?

Le travail met l'homme aux prises avec la nature. Il doit la transformer, la cultiver, pour en retirer des produits et fruits utiles à sa survie. Cependant, cette forme première du travail n'est pas pur asservissement à la nature : activité consciente, réfléchie, le travail est alors l'occasion de réaliser en dehors de soi ce qui a d'abord été conçu par la pensée, de telle sorte qu'il mobilise l'intelligence, avant de mobiliser le corps.

Quand bien même il se donnerait comme but de n'assurer que la survie, le travail gagne par ailleurs à se réaliser de manière collective, et de manière socialisée, dans une association des forces, et une complémentarité des hommes, des aptitudes, des métiers. Dès lors, le travail ne met pas seulement l'homme face à la nature : il le met aussi face aux autres hommes.